Le Piano
3 dimensions: largeur - profondeur - hauteur + 3 pédales
Une relaxation physique musculaire est nécessaire avant d'aborder la technique pianistique; ne jamais quitter un point initial de détente, tout en articulant les membres lors d'une interprétation au piano.
Une gymnastique spécifique est nécessaire avant de jouer au piano:
- Colonne vertébrale droite
- Détente des épaules ( L'épaule confère le poids, la force et l'ampleur aux sonorités)
- Assouplir l'articulation du coude: mouvements latéraux, verticaux, rotations (Le coude doit toujours avoir une grande mobilité)
- Travail du poignet dans la détente et le soulèvement des mains; le poignet est la gorge, la respiration de la musique. Il signifie l'inspiration et l'expiration, par des mouvements latéraux ou verticaux et traduit une véritable expressivité au jeu pianistique, en association avec l'attaque du coude. Un travail d'allègement du poignet s'impose pour un résultat optimal
- Développement de la main, dans sa puissance, sa souplesse, son élasticité et son ouverture
- Muscler les doigts car la main est en soi un instrument dont les doigts jouent un rôle déterminant; d'où une sensibilité tactile importante à développer pour traduire la richesse de la palette sonore de l'instrument "Il suffit d'enfoncer la touche au bon moment" Jean-Sébastien Bach
- L'art d'articuler: l'articulation des doigts est l'équivalent d'une bonne prononciation orale. Elle représente la diction d'une partition. Chercher le "fond du clavier": entendons par ce terme l'effet produit par la frappe du marteau sur les cordes du piano, variable selon la pesée du doigt sur la touche du clavier " La pesanteur et la grâce, la force sans la crispation."
Une Technique au service de l'écoute
"è technè" : l'art, en grec
Diverses techniques
- Le mécanisme digital ou l'éducation des doigts
Le passage du pouce qui permet de jouer sur toute l'étendue du clavier. Nous devons cette ingénieuse technique à Jean-Sébastien Bach qui a ainsi libéré les mains des organistes et claviéristes de l'époque en leur évitant d'aléatoires contorsions des doigts les uns sur les autres. Cela permet un déplacement plus fluide sur le clavier
- Technique de la double articulation, les doubles notes
- L'indépendance des doigts et des mains
- Techniques du bras (Épaule, coude, poignet)
- Le travail sur les nuances, sur la dynamique, l'ouverture, les déplacements, les sauts, les retombées, et l'amortissement du geste
- La pulsation et la respiration de la musique (Le respect du champ lexical des silences et autres respirations)
- Analyse du phrasé; le rythme qui se ressent physiquement au niveau des centres nerveux
Les Pédales
Les différentes pédales agissent sur le son du piano. Savoir les utiliser est un art qui permet de personnaliser l'interprétation
- À droite: pédale forte qui s'utilise de 3 façons: mélodique - rythmique - vibrato
En appuyant sur la pédale de droite, les étouffoirs de toutes les cordes se relèvent et la résonance de la note est prolongée une fois la touche relâchée. De plus, les vibrations se propagent aux cordes voisines de sorte que la note se complète par d'autres harmoniques. Appuyer sur la pédale de droite a ainsi pour effet de créer un son plus généreux
- À gauche: pédale douce ou pédale una corda qui, sur un piano à queue, déplace le clavier vers la droite; ceci modifie la tonalité et la rend plus douce car le marteau ne frappe plus que sur 2 cordes, et même 1 seule corde dans les basses, au lieu de frapper sur 3 cordes. Sur un piano droit, la pédale de gauche réduit la distance entre les cordes et les têtes de marteaux, ce qui adoucit également la sonorité
- Pédale centrale: pédale de soutien ou pédale sostenuto ou sustain. Lorsqu'elle est actionnée, seule continue de retentir la dernière note jouée, tandis que les autres notes sont étouffées.
La mémorisation au piano est à la fois kinesthésique, visuelle et auditive. Les terminaisons nerveuses des doigts facilitent un circuit sensitif rapproché de production, d'enregistrement, d'intériorisation, pour une meilleure mémorisation de reproduction.
Le cerveau enregistre les sensations obtenues par les mains et les communique à l'ensemble du corps. L'action du pianiste porte sur les muscles, la circulation sanguine, la communication.
Il est pour cela proposé des exercices au clavier: de latéralité, de centrage et de focalisation pour dynamiser le cerveau, améliorer la concentration, la synchronisation, la motivation, l'attention, l'endurance, l'habileté manuelle et les capacités de réaction.
Si la courbe du bras est respectée, les coudes libres et la respiration calme, si les doigts s'enfoncent simultanément jusqu'au fond du clavier comme dans une pâte, précision et sensualité se confondent et la musique apparaît comme une émanation, un aspect de la beauté du geste, non plus que l'inverse. Le son et le geste sont concomitants, identiques, indiscernables.Un subtil supplément de poids versé dans les doigts extrêmes fournit à la fois l'assise de la base et le point de départ de la mélodie. Les racines et le ciel."
Cf. Catherine David, La Beauté du Geste, Maren Sell Calmann Lévy, 1994
Monique Deschaussées, l'Homme et le Piano, Van de Velde, 2002